Au 12e siècle, Roger de Baudemont, seigneur de Houlbec, donne à l’abbaye cistercienne de la Noë, fondée en 1144 sur la paroisse de Bonneville, la terre dite de Chantelou, appelée plus tard la Moinerie, d’une contenance de 474 acres. La grange est fondée avant 1165. D’autres acquisitions viennent l’agrandir au Moyen Age. Au 17e siècle, le déclin de l’abbaye s’accompagne d’une dégradation de ses dépendances. Deux actes de 1725 et 1762, dressés pour évaluer les travaux à faire dans la ferme, évoquent une grange à blé et un colombier, et d’autres bâtiments en ruines (bergeries, grange en pan de bois dite grange “à mars”). La ferme est remise en état au cours du 18e siècle. A la veille de la Révolution, elle est devenue une des propriétés les plus vastes du domaine de l’abbaye, d’une superficie de 134 ha et 26 ares ; elle est vendue comme bien national le 30 avril 1791. Comme la majorité des dépendances de l’abbaye de La Noë, elle était isolée sur un plateau, entourée d’un mur en bauge ; ses bâtiments, en pan de bois avec remplissage d’argile ou en cailloux et mortier, étaient regroupés autour d’une cour carrée. La grange mesurait 25m de long ; elle était doublée par la grange “à mars”, destinée aux menus grains semés en mars tels que l’orge, l’avoine, le millet. La plupart des bâtiments ont été transformés ou reconstruits à l’emplacement de plus anciens. Corps de logis construit vers 1830, surhaussé dans les années 1960. Les deux granges sont démontées en 1972-1973. L’étable est transformée en maison d’habitation en 1986-1987.